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AIEI : La liste de lecture de L’or des fous, France

Suite à notre appel aux éditeurs de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants (AIEI), la maison d’édition française L’Or des fous nous a envoyé quelques recommandations de lecture.

Pour L’Or des fous éditeur, structure associative basée à Rieumes, en Occitanie, il s’agit de « propager la conscience de ce qui, dans le monde, doit être changé, pour que “la liberté et le bonheur, qui s’énoncent au singulier, se conjuguent au pluriel”». L’or des fous, c’est le joli nom de la pyrite, cette pierre cristalline aux cubes parfaits, si semblable à l’or, dont « la valeur marchande est insignifiante mais la valeur pensée incommensurable ». Littérature, essais de sciences humaines et sociales…, cette maison d’édition part à la recherche des pépites oubliées, des textes épuisés, des inédits anciens ou contemporains… autant de jalons sur le chemin de la liberté.

La sélection de L’Or des fous:

Le mouvement du libre-esprit. Généralités et témoignages sur les affleurements de la vie depuis le Moyen Âge et, incidemment, jusqu’à notre époque de Raoul Vaneigem

La thèse de l’ouvrage est radicale et tellement forte de conséquences : « Le Moyen Âge a été chrétien comme les pays de l’Est ont été communistes », de sorte qu’il faut en finir avec « la légende saint-sulpicienne d’un Moyen Âge baignant dans la foi chrétienne comme la sardine dans l’huile ».

Qui donc, aujourd’hui, commerce autre chose que des images d’Épinal habituelles sur le sujet médiéval ? Qui travaille sur les textes de Willem Cornelisz d’Anvers ou de Bentivenga da Gubbio ? De Marguerite de Porète ou de Heilwige Bloemardinne ? De sœur Katrei ou de Walter de Hollande ? Qui lit ou fait lire, commente et diffuse, les œuvres de ces moines et moniales hédonistes, de ces bégards et béguines, amauriciens et autres picards, adamites de Bohème, alumbrados et loïstes ?

Six pages de bibliographie, plus de quatre cents noms brillant dans cette constellation inconnue, et toujours autant d’universitaires pour se croire singuliers en faisant travailler leurs étudiants sur leurs propres thèses et travaux en cours consacrés aux sujets les plus éculés.

Placée sous le signe de la vie, de la naissance, des forces et des énergies qui la manifestent, la pensée de Vaneigem, délibérément du côté de la résistance, se dévoue toute entière à la cause d’Éros, de Bacchus, de Dionysos et d’un Prométhée qui mettrait sa puissance au service des causes libertaires.

La volonté de paresse, de Philippe Godard Paul Lafargue, Pauline Wagner, Raoul Vaneigem

« La paresse est jouissance de soi ou n’est pas. N’espérez pas qu’elle vous soit accordée par vos maîtres ou par leurs dieux. On y vient comme l’enfant par une naturelle inclination à chercher le plaisir et à tourner ce qui le contrarie. C’est une simplicité que l’âge adulte excelle à compliquer. » (extrait du texte de Raoul Vaneigem)

Réaffirmant follement le désir de désirer un autre monde, de rêver, de poétiser et de vivre une vie authentique, voici ce livre qui, cheminant de Philippe Godard à Raoul Vaneigem, en compagnie de Paul Lafargue et de Pauline Wagner, chante la mélodie du vivant et le droit à l’amour. Trois chevaliers et une dame récusent la quête frénétique du travail, qui ravage aujourd’hui les esprits pour appeler la paresse à la rescousse.

En 1880, Le Droit à la paresse ou La Réfutation du droit au travail de Paul Lafargue paraissait en feuilleton dans l’hebdomadaire L’Égalité ; incarcéré à la prison de Sainte-Pélagie en 1883, il ajoute quelques notes pour une prochaine réédition. En 1996, Éloge de la paresse affinée de Raoul Vaneigem était publié dans un ouvrage collectif intitulé La Paresse. Les années passent, plus d’un siècle entre les deux éditions et une telle proximité entre les deux hommes. Dix ans plus tard, en 2006, L’Or des fous désire réunir non seulement ces deux écrits ensoleillés mais les accompagner de deux inédits, l’un, Les Voies de la paresse, de Philippe Godard, auteur de Contre le travail, l’autre de Pauline Wagner, qui invite à un Voyage au pays de la paresse.

Pour que la vraie révolte soit une fête, celle de la vie et non de la mort, celle de la création et non de la destruction aveugle, L’or des fous et ses ami(e)s appellent à descendre dans la rue non pour mendier un emploi d’esclave sur le marché du travail mais pour exiger le droit de vivre, de réaliser ses désirs sans les sacrifier à l’argent et de révoquer la dictature du consommable en sorte que chacun fasse son bonheur en faisant solidairement le bonheur de tous.
Comme nous demandions à Tao, un petit garçon de six ans, ce qu’était le bonheur, il sourit et dit : « Le bonheur, c’est la tranquillité et plein de plaisirs. » Nyons, avril 2006

Pour retrouver ces références sur le site d’Openchabab, rendez-vous sur les pages bibliographie de Sécularisation et lutte contre l’extrémisme religieux et, bientôt de Libertés individuelles et démocratie participative.

25 novembre 2019