Manifeste: Des journalistes marocains contre les médias de diffamation
Les médias diffamatoires et calomnieux ont largement proliféré ces derniers temps dès qu’il s’agit de la liberté d’expression et des poursuites qui ont visé journalistes indépendants et activistes. À chaque fois que les autorités ont poursuivi une voix critique, certains sites et journaux se sont empressés d’écrire des articles diffamatoires, sans aucune éthique professionnelle, voire enfreignant les lois organisant la presse au Maroc. Sans non plus qu’interviennent les instances censées surveiller les fautes, commises sciemment ou pas, exprimer la conscience de la profession et mettre fin aux abus que nous vivons aujourd’hui de la part de plateformes qui ont pour ligne éditoriale d’attaquer des voix qui dérangent certains proches du pouvoir.
C’est pourquoi, nous, journalistes professionnel.le.s, adressons ce manifeste à toutes les autorités publiques, au ministère de tutelle des médias et de la communication, au Conseil national de la presse, aux organisations et structures syndicales de la presse et des médias au Maroc, ainsi qu’au Groupement des annonceurs du Maroc, pour mettre fin aux dérapages qu’a connus la profession ces derniers temps : diffamation, insultes, calomnie à l’encontre de journalistes et de personnalités publiques.
Pire, certains sites se donnent un rôle d’accusateurs et n’hésitent pas à formuler des charges. Intelligence et espionnage dans le cas du journaliste Omar Radi, au sujet de qui une instruction est en cours pour « perception de financements étrangers de la part d’organismes de renseignement ». Avant lui, le journaliste et directeur de publication d’Akhbar Al YawmSoulaiman Raïssouni, qui est toujours en état de détention provisoire dans l’attente des conclusions de l’enquête pour « agression sexuelle avec violence et séquestration », avait été filmé au moment de son arrestation dans la rue, en violation des lois en vigueur, notamment celle interdisant de photographier une personne sans son consentement.
C’est pourquoi nous, journalistes signataires de ce manifeste, réclamons :
Aux pouvoirs publics et au ministère de tutelle des médias et de la communication :
De conditionner l’octroi de la subvention étatique au respect de l’éthique professionnelle et d’en exclure les sites et journaux impliqués dans des affaires de diffamation, en concertation avec le Conseil national de la presse.
Au Conseil national de la presse :
- De mettre en œuvre des mesures disciplinaires et d’exclusion à l’encontre des journalistes et des supports médiatiques qui ont eu des pratiques diffamatoires ou injurieuses à l’encontre de personnes, ou qui ont violé le code de déontologie de la profession adopté par le Conseil national lui-même ;
- De publier régulièrement et en toute objectivité des rapports nominaux sur le non-respect des règles et de l’éthique de la profession de journaliste, après avoir notifié les intéressés de ces violations et exigé leur retrait ainsi que les excuses requises par l’éthique de la profession.
Aux organisations et structures syndicales de la presse et des médias au Maroc :
- De définir sa position à propos de la presse diffamatoire qui injurie les gens de façon répétée en toute impunité ;
- D’adresser à ses membres, journalistes dans les structures médiatiques impliquées dans des affaires de diffamation, des courriers de rappel au respect de l’éthique professionnelle, à la mobilisation de la clause de conscience et à l’interdiction de participer aux délits de diffamation à l’encontre de collègues et de toute autre personnalité publique ;
- De prendre les mesures réglementaires à l’encontre des membres qui ont diffusé des campagnes de diffamation et d’insultes contre qui que ce soit.
Au Groupement des annonceurs du Maroc :
En tant que financeur de la presse par le biais des annonces publicitaires, d’établir des normes de qualité orientées vers la protection des lecteurs, et non vers le seul critère du taux de lecture. En effet, soutenir une presse indigente, qui ne respecte pas l’éthique professionnelle, uniquement parce qu’elle draine un plus grand lectorat contribue à enterrer la presse sérieuse et participe indirectement aux opérations de diffamation, de calomnie et d’injure, ce dont le Groupement des annonceurs doit assumer la responsabilité.
SIGNATAIRES :
Salaheddine Abir
Mounir Abou El Maali
Zainab Aboulfaraj
Khalid Abourquia
Said Ahid
Hicham Ait Lmouh
Aida Alami
Ahmed Aloua Idrissi
Ali Amar
Abdelmajid Amyay
Ali Anouzla
Mustapha Azougah
Ismail Azzam
Jalal Baazi
Chaimaa Bakhssass
Hanane Bakour
Amine Belghazi
Hasna Belmeki
Abdessamad Benabed
Youssef Benasria
Abdelouahed Bendiba
Majdouline Benkhraba
YasminaBennani
Nadia Benyouref
Hasnaa Boufelja
Karim Boukhari
Wael Bourchachen
Amine Boushaba
Omar Brouksy
Hajar Chafai
Charif Belmostafa
Naima Cherii
Ahmed Daba
Jamal Eddine El Ouizgani
Said El Amrani
Saida El Kamel
Abderrahman El Basri
Abedlali El Houri
Abdellatif El Hamamouchi
Aziz El Yaakoubi
Ghassan El Kechouri
Mohamed El Aouni
Mohamed El Moussaoui
Mohamed El Wafy
Nourredine El Bayar
Rachid Elbelghiti
Mohamed Elkhadiri
Sanae ElKouiti
Nour Elyakine Benslimane
Mohamed Erraji
Mohamed Ezzouak
Chafiq Ezzoughari
Abdellatif Fadouach
Mahjoub Feryate
Siham Ghazouli
Anis Hajjam
Hassan Hamdani
Houda Hasswane
Houssam Hatim
Hicham Houdaifa
Mostafa Ibnerradi
Khaoula Jaifri
Almakhfi Jalal
Mohamed Jalid
Aboubakr Jamaï
Khalid Jamaï
Mouad Jamali
Ali Jaouate
Sanaa Karim
Redouane Kasmi
Seddik Khalfi
Mamoune Khalki
Driss Ksikes
Mohamed Laghrib
Said Lahlou (Le diass)
Nadia Larguet
Salaheddine Lemaizi
Mustapha Liraqi
Aida lo
Hamza Metioui
Anas Mezzour
Brahim Moukhliss
Bilal Mousjid
Amine Moussaid
Ayla Mrabet
Dounia Zineb Mseffer
Abderrahim Naftah
Lahcen Oussimouh
Omar Radi
Hajar Raissouni
Mustafa Raoud
Yassine Saber
Mohamed Sammouni
Soufiane Sbiti
Kenza Sefrioui
Aderrahim Smougueni
Imad Stitou
Abderrahim Tafnout
Mohamed Taghrout
Sara Talbi
Wafaa Taouzri
Fédoua Tounassi
Abderrahim Tourani
Kenza Yousfi
Omar Zaghary
Hamid Zaid
Ghita Zine
Chaimaa Zoui
Reda Zaireg