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et débat d'idées

Comment construire un Maghreb du livre ?

Le colloque organisé à l’Université Lyon II Lumière et à l’Université Grenoble Alpes par Touriya Fili-Tullon et Reda Boulaâbi, du 5 au 8 décembre derniers, sur le thème de « Créer, publier et éditer en français depuis le Maghreb » a été l’occasion de sensibiliser les étudiants aux conditions dans lesquelles travaillent écrivains et éditeurs au Maroc, en Algérie et en Tunisie.

Le vice-président de l’Université Lyon II a présenté le laboratoire Passages XX-XXI, une plateforme collaborative entre étudiants, chercheurs et professionnels autour des enjeux contemporains de la critique, des théories et histoires des pratiques littéraires et artistiques, et des cadres épistémologiques dans lesquels sont pensées les œuvres. Parmi les axes de travail, le laboratoire se penche notamment sur les études postcoloniales et les littératures du Maghreb. Il envisage la création d’une collection numérique. Un Observatoire des littératures francophones du Sud a également été présenté : il rassemble des universités françaises et du Maghreb et a pour but de faire découvrir des écrivains pas encore connus en France.

Avancer ensemble

À Lyon comme à Grenoble, le colloque s’est structuré en deux volets. D’abord des tables rondes et des études des œuvres des écrivains invités, Issam-Eddine Tbeur du Maroc, Olfa Youssef de Tunisie et Samir Toumi d’Algérie. Rapport à la langue française, genres littéraires (nouvelle avec Issam-Eddine Tbeur, controverse vulgarisée avec Olfa Youssef) étaient au cœur des interrogations.

D’autre part, deux tables rondes consacrées au travail des éditeurs, avec Selma Hellal (Barzakh, Alger), Elisabeth Daldoul (Elyzad, Tunis) et Saïda Charfeddine (Sud Éditions, Tunis), Rachid Khaless (Virgule Éditions, Tanger) et moi-même pour En toutes lettres, ont souligné les similitudes structurelles entre trois pays qui ont les plus grandes difficultés à construire un marché commun malgré les préoccupations communes (même besoin de se dire, même censure sociale…). Mais qui ne désespèrent pas d’avancer ensemble.

Kenza Sefrioui

15 décembre 2017