En mémoire de Salim Saïdi
Il est parti. Trop tôt. Il nous laisse ses mots, ses rêves de lunes et de baies au soleil, et le souvenir entêtant de sa sensibilité à vif.
Nicotine
« Je fume pour mieux mêler l’odeur
Où striée comme une écorce brune
ainsi cracher une bave noire.
J’écarte alors le cendrier bavoir
Et me rapproche de cet autre vil
Loin de soi c’est moi… vaine idylle…
où subsiste cette cendre nommée exil
donc,
là où je vais le feu caresse mes cils
alors,
même sur le versant des blanches lagunes
j’attache une braise à mes étés
en allumant un horrible brasier
dont je partage le teint jauni.
Enfin lorsque le sommeil m’abrite
je le viole d’un existentiel rite
j’incendie ce tabac à l’envers
et préfère le vorace cancer
À ce moderne enfer »
Repose en paix Salim. Toutes nos pensées vont à ta mère et à ton frère.