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In’s : lancement de la plateforme des créateurs

C’est sous le signe du conte et de la littérature orale qu’a démarré In’s, la plateforme des créateurs initiée par un collectif d’écrivains, d’éditeurs et d’acteurs de la société civile et d’entrepreneurs. Le thème des deux journées de rencontres, du 8 et du 9 novembre, à Rabat, était en effet « Des héritages à réinventer ».

Car, explique Driss Ksikes, un des initiateurs, « Les créateurs, tout comme les penseurs, n’inventent pas leur monde du néant. Qui plus est dans des contextes historiques, postcoloniaux, de reprise de parole et de reprise en main du droit d’inventaire, ils se sentent souvent un double devoir. D’abord devoir de mémoire, pour combler les trous occasionnés par les histoires de domination, de censure et de conditionnement idéologique. Mais aussi un devoir de bricolage de nouveaux paradigmes de connaissance de soi et de l’autre. »

Bricoler de nouveaux paradigmes

Les deux journées ont été marquées par le joyeux bricolage d’une parole libre. On a donc revisité le patrimoine des Mille et Une Nuits, avec Mohamed Bariz, celui des contes universels avec Michel Galaret. Slam et ahouach se sont répondus en écho, donnant un aperçu des possibles dans la joute oratoire. On a débattu, avec les philosophes Abdou Filali Ansary, Meryem Sebti et l’historien Lotfi Bouchentouf, de l’islam comme « concept humain ». L’écrivain et théoricien de la littérature Abdelfattah Kilito, lui, a partagé son plaisir du jeu avec les langues, dans sa recherche de la magie du récit pur. Quant à la psychanalyste Houria Abdelouahed et la comédienne Sophia Hadi, elles ont, le temps d’un « Divan public », imaginé ce que diraient d’elles-mêmes les femmes du Prophète.

« Divan public », « Pérégrination littéraire », « Atelier de la pensée » seront les rendez-vous réguliers de In’s, dont les restitutions alimenteront son site internet (bientôt en ligne) et feront l’objet de publications plus développées. Les photos, elles, sont déjà ici.

Kenza Sefrioui

10 novembre 2017