Amesvi : la culture, un vecteur de développement
Faire en sorte à ce que les industries créatives puissent devenir des secteurs générateurs de revenus, au même titre que les autres activités économiques, tel est l’objectif majeur de l’Association marocaine des entrepreneurs privés du spectacle et des arts vivants (Amesvi).
L’Amesvi, une structure associative qui a vu le jour début 2018, a réussi le pari de rassembler des organisateurs de festivals comme Jazzablanca, des producteurs de pièces de théâtre internationales et marocaines comme Les Théâtrales, des organisateurs de salons de musique à l’image de Visa for Music ou encore des organismes de formation tels que le Studio des arts vivants. Ces entités ont pour dénominateur commun de travailler dans le secteur de la culture et ont l’ambition de réussir à faire de la culture un secteur économique qui se tient.
Des ateliers et des tables rondes
L’Amesvi porte donc les aspirations de ses membres, 150 acteurs culturels de la place, des entreprises qui interviennent dans l’ensemble des métiers du spectacle vivant, que ce soit en termes de diffusion, d’organisation ou de production. « Une de nos priorités, c’est de représenter l’ensemble de la profession afin de faire entendre notre voix auprès des pouvoirs publics et instances concernées mais aussi de faire valoir notre poids dans l’économie et le paysage culturel national », explique Mehdi Laraki, président de l’Amesvi. L’Amesvi fait travail de plaidoyer auprès des pouvoirs publics, pour la mise en place d’un cadre qui favorise le développement des industries culturelles au Maroc. « Nous avons lancé, en marge de la dernière édition du festival Jazzablanca, une série d’ateliers et de tables rondes sur le management artistique, la gestion des établissements culturels, les métiers d’un festival de musique… Il a été également question des musiques actuelles marocaines, des festivals et de l’attractivité territoriale, ainsi que de l’avenir du Grand théâtre de Casablanca », souligne Mehdi Laraki. Et d’ajouter : « Après la réussite de la première édition du off, l’expérience a été renouvelée avec deux conférences Amesvi au programme. »
L’association a sollicité au mois de février 2019, par courrier, les autorités concernées par la gestion du Grand Théâtre de Casablanca, « pour leur proposer de contribuer en tant qu’acteurs engagés de la vie culturelle casablancaise à la réussite de ce beau projet et notamment en termes de programmation. » L’Amesvi a également communiqué ses doléances à la Direction générale des impôts sur « la réduction de la TVA sur la billetterie spectacle, la suppression des 10 % de la retenue à la source sur les cachets artistes et l’exonération des montants émanant de sponsors pour qu’ils soient considérés comme une donation », conclut Mehdi Laraki.
L’entretien
Mehdi Laraki, président : « Notre objectif : faire progresser le secteur »
Parlez-nous de l’Amesvi…
L’Association marocaine des entrepreneurs privés du spectacle et des arts vivants rassemble les principaux entrepreneurs de spectacles vivants dans tous les domaines (humour, musique, théâtre, jeune public) et dans tous les métiers (production et diffusion de spectacles, booking d’artistes, organisation de festivals, programmation de salles, réalisation de résidence artistique, etc.). Les membres de l’Amesvi représentent à ce jour plus de 1 500 spectacles pour tout public et plus de 120 années d’expérience et d’expertise cumulées. Créée début 2018, notre association réunit les principaux acteurs de l’industrie culturelle marocaine avec pour objectif majeur de faire progresser le secteur. Parmi ses priorités, d’abord représenter l’ensemble de la profession afin de faire entendre sa voix auprès des pouvoirs publics et instances concernées mais aussi faire valoir son poids dans l’économie et le paysage culturel national.
Quelles ont été les principales actions ?
En avril 2018, l’Amesvi a mené ses premières actions lors de la treizième édition de Jazzablanca Festival. Elle a organisé des ateliers animés par des artistes et acteurs culturels avec la participation des artistes et acteurs culturels nationaux tels que Taoufik Hazeb (Don Bigg), Jamal Abdennassar et Soufiane Zanifi. Nous avons également organisé plusieurs tables rondes sur des thématiques relatives à la culture et aux industries créatives.
Que faut-il faire pour que la culture soit génératrice de revenus ?
Il faut travailler pour créer un véritable écosystème concernant le produit culturel comme c’est le cas pour les autres secteurs économiques. Cela commence par formaliser des normes de qualité à travers un cahier de charges spécifique aux projets culturels. J’aimerais juste préciser à la fin qu’une étude menée par l’association Racines sur la consommation de la culture en 2017 mentionne que sur l’ensemble des personnes interrogées seulement 3,7 % disent avoir une activité culturelle…
Le portrait
Nabil Jebbari, vice-président : Pour un soft power marocain
Diplômé du marketing, spécialité « Celebrity », Nabil Jebbari s’est tout naturellement investi dans la communication, l’événementiel, la production et le management artistique. Il compte à son répertoite Don Bigg et Khansae Batma. Depuis cinq ans, il organise chaque mois d’août, les MRE, les Marocains rigolos à l’étranger, rencontres qui ont lieu à Casablanca, Rabat, Marrakech, Dakar et Abidjan. « L’idée est de présenter au public marocain des talents marocains de l’humour et de la comédie vivant ailleurs. Avec le temps, ce festival est devenu un pont entre l’Afrique et l’Europe. Il a été jusqu’à l’année dernière, le seul festival itinérant d’humour dans le monde. » Son engagement au sein de l’Amesvi s’est fait naturellement. « Toute affaire ne peut pas réussir si les acteurs du secteur ne se mettent pas d’accord sur un certain nombre de points liés à l’activité. » L’homme croit en le pouvoir et le potentiel de la culture : « La culture est le troisième employeur en Europe. Au Maroc, la culture a de l’avenir. C’est un secteur qui contribue à l’économie, notamment à l’export ».
Association marocaine des entrepreneurs privés du spectacle et des arts vivants
Boulevard de Bourgogne, Résidence Al Machrik, 1er étage, app. n°4, Casablanca
Tel : 00 212 5 22 27 01 76