Édition,
investigation
et débat d'idées

Chants de la tangerinité

« Tanger mon ange

Était aux anges

Il y a dix ans

Il y a vingt ans

Il y a trente ans

Je ne sais plus

Je ne suis plus »

Les entêtantes ritournelles qui composent le premier recueil de poèmes de Farid Bahri rendent un hommage plein de mélancolie à Tanger. L’auteur, qui enseigne l’histoire à Bruxelles, est fasciné par la cité du Détroit, hanté par ses fantômes, déchiré par la nostalgie de ce qu’elle fut et l’effroi de ce qu’elle est devenue :

« Ta légende tenace

Par mille pelleteuses menace

De sombrer à jamais

Dans l’Atlantique ».

Destin nu (poèmes de la tangerinité) suivi de Ergs (poèmes de la désertion),est ponctué par les photographies de Abdeslam Kadiri, auteur par ailleurs d’un livre d’entretiens avec Driss Chraïbi, Une vie sans concessions (Tarik /Zellige, 2008), et qui capte avec son objectif les lieux pleins d’histoire et de charme de la ville.

En couverture, un vieux piano esseulé et décati annonce le ton de ce recueil aux rimes obsédantes.

Kenza Sefrioui

Destin nu (Poèmes de la tangerinité) suivis de Ergs (Poèmes de la désertion) | Farid Bahri | à compte d’auteur | 122 p. | 60 DH / 9 €

2 mai 2018