Maroc : la guerre des langues ?
Arabe, darija, amazigh, français, espagnol… Au Maroc, célébrer la diversité linguistique ne doit pas faire oublier qu’elle est aussi source de tensions. Les langues sont en effet prises dans des enjeux sociaux, économiques et politiques. Le poids de l’histoire coloniale, les hégémonies géopolitiques et les fractures sociales ont installé des représentations souvent caricaturales : français langue de modernité vs arabe assigné à la religion et à la tradition, darija et amazigh dialectes et simples outils de communication vs arabe littéral langue écrite, etc. Ces rapports de force à tous les niveaux génèrent crispations identitaires, obsession de la légitimité et sentiments d’injustice.
Une quinzaine d’écrivains et d’intellectuels, de langue arabe, de langue française ou bilingues, de plusieurs générations, interrogent cette situation complexe. Au-delà des préjugés et des polémiques, ils plaident pour l’ouverture et la traduction.
Avec les contributions d’El Khatir Aboulkacem, Yassin Adnan, Mohammed Bennis, Jalal El Hakmaoui, Fadma Farras, Abou Filali Ansary, Kaoutar Ghilani, Zakia Iraqui-Sinaceur, Abdelmajid Jahfa, Mohamed-Sghir Janjar, Salim Jay, Driss Ksikes, Abdellatif Laâbi, Nabyl Lahlou, Fouad Laroui, Ahmed Farid Merini, Omar Saghi, Mustapha Slameur et Abdellah Taïa.
Maroc : la guerre des langues ? | collectif
1ère édition: février 2018 | 172 pages | 95 DH / 20 €
2ème édition augmentée: octobre 2024 | 200 pages | 95 DH / 20 €
Disponible en ligne sur Cairn ici.
TABLE DES MATIÈRES
Introduction : Pour libérer les langues de la hogra, par Kenza Sefrioui
- Zakia Iraqui Sinaceur : La langue française : langue de l’autre, mais aussi la mienne.
- Jalal El Hakmaoui : Après l’empire, traduire.
- Yassin Adnan : Un Bayt Al-Hikma marocain : pour une littérature citoyenne multilingue.
- Abdou Filali Ansary : Entre diglossie et multilinguisme : peut-on initier un cercle vertueux ?
- Mohamed-Sghir Janjar : « Une division du travail intellectuel sur une base linguistique ».
- Abdellah Taïa : Aimer et tuer : Pourquoi j’écris en français ?
- Mohammed Bennis : Une modernité en mouvement : pour une culture marocaine moderne de langue arabe.
- Omar Saghi : Parler deux langues pour taire l’inégalité.
- Abdelmajid Jahfa : L’arabe standard, langue vivante au sein de l’arabe marocain.
- Fouad Laroui : De l’impossibilité de traiter de la question linguistique au Maroc.
- Ahmed Farid Merini : L’étranger dans la langue.
- Mustapha Slameur : « Dans le slam, la langue n’est pas une barrière. »
- Nabyl Lahlou : L’arabe doit être une langue de liberté comme l’est la langue française.
- Salim Jay : Si l’on se débarrassait de la langue de bois, il n’y aurait plus de « problème des langues ».
- Driss Ksikes : Ma langue est la littérature.
- Abdellatif Laâbi : Pour une articulation créatrice de nos langues.
- El Khatir Aboulkacem: L’amazighe dans le Maroc moderne: de la négation à la constitutionnalisation
- Fadma Farras: Tirra: le choix de la création moderne en amazighe
- Kaoutar Ghilani: Switchons d’approche… Penser l’anglais au Maroc
REVUE DE PRESSE
ARTICLES
« La guerre des langues n’aura donc sans doute plus lieu, puisque la plupart des contributeurs semble s’entendre sur une situation indéniable de plurilinguisme. » Olivier Rachet, Lesiteinfo.com, 12 février 2018
« Le projet consiste à donner aux auteurs la possibilité d’aborder le sujet de manière subjective sur leurs expériences dans ce contexte multilinguistique qui est le notre. […]. À l’image de ce qu’une insulte soit proférée en Darija ou en français n’aurait pas le même effet. » M. B., Albayane.press, 14 février 2018
« Le débat est interminable. Faut-il supprimer le français ? Institutionnaliser la darija ou défendre l’arabe classique ? Depuis des décennies, le Maroc ne parvient pas à se mettre d’accord sur une politique linguistique stable. » Ghalia Kadiri, Le Monde Afrique, 21 février 2018
VIDÉOS
Jalal El Hakmaoui était au micro de Matintv.ma le 16 février 2018.
29 janvier 2018