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Chadi Matar : la résistance par les livres

Temps fort du premier Salon du livre arabe de Nancy, qui s’est tenu les 30 novembre et 1er décembre dernier à la Maison de la jeunesse de Lillebonne : la projection du bouleversant documentaire Daraya, la bibliothèque sous les bombes, en présence de Chadi Matar, qui témoigne de son histoire.

Dans sa ville de Daraya, à sept kilomètres de Damas, ville ravagée par les bombardements, Chadi Matar et ses amis allaient récupérer les livres dans les maisons détruites pour constituer une bibliothèque souterraine. Lieu de vie, université improvisée, lieu de fête et de commémoration, leur bibliothèque a été un lieu d’espoir et de résistance à la guerre.

Pendant quatre ans, jusqu’à être contraint à l’exil en 2016, Chadi Matar a filmé tous les instants de cette expérience. Sa caméra lui a sauvé la vie, le protégeant d’un éclat d’obus. La journaliste franco-iranienne Delphine Minoui l’a retrouvé en Turquie. Il n’avait pour tout bagage qu’un seul sac, tout ce qu’il avait le droit d’emporter avec lui lors de son évacuation, en 24 heures. Un sac rempli de disques durs.

Delphine Minoui a raconté l’histoire de Chadi Matar et de ses amis dans Les passeurs de livres de Daraya, une bibliothèque secrète en Syrie (Seuil, 2017), qui lui a valu le Grand Prix des lectrices du magazine Elle.

Sur la base des images qu’il a tournées, elle a réalisé avec le documentariste français Bruno Joucla ce remarquable documentaire, Dayara, la bibliothèque sous les bombes.

Pour aller plus loin, l’interview avec Delphine Minoui sur France 24: « Delphine Minoui : à Daraya en Syrie, sauver les livres pour « rester humain » ».

Kenza Sefrioui

14 janvier 2020