Faraj Fouda n’est pas égyptien
L’Égypte était l’invité d’honneur du dernier salon du livre de Casablanca. Plusieurs maisons d’édition de ce pays, leader historique de la culture dans le monde arabe, étaient présentes. Sauf que des auteurs de grande renommée étaient absents des étalages des stands égyptiens.
Il n’était déjà pas facile de trouver des auteurs historiques comme Taha Hussein, Naguib Mahfoud, Nawal El Saadawi ou encore Abbas Mahmoud Al Aqqad, tant le livre religieux prédominait. D’autres penseurs sécularistes, comme Nasr Hamid Abû Zayd et Faraj Fouda, pourtant très respectés, n’avaient pas été jugés dignes de figurer dans les stands de « Oum Dounya ».
J’ai fait le tour de la quasi totalité des stands égyptiens, point de Fouda. À la question : « Avez-vous un livre de Faraj Fouda ? » Les réponses variaient du non catégorique et expéditif à des répliques plus diplomatiques, du genre : « Son éditeur ne s’est pas déplacé au Maroc. » C’est le représentant de la maison d’édition « Dar Maârif » qui nous a donné l’explication la plus plausible : « Nous avons ses livres, mais avons jugé préférable de ne pas les amener. Nous ne voulions pas créer de problèmes… » Affligeant !