Édition,
investigation
et débat d'idées

Kamel Zoghbani n’est plus

Nous avons appris lundi avec tristesse la disparition de l’écrivain, philosophe et militant tunisien Kamel Zoghbani.

Je l’avais rencontré lors d’un colloque à Kasserine en avril 2016 pour réfléchir à comment remettre l’humanisme au cœur de l’Université et repenser le rôle social de cette institution après 2011. Kamel Zoghbani y avait présenté une brillante intervention sur l’Université populaire de Mohamed Ali al-Hammi et les savoirs partagés. Il avait rendu hommage à cette figure du syndicalisme tunisien, « qui combattait l’idée que l’inégalité est naturelle ».

Nous publions la traduction de l’hommage publié par Arablit (en anglais ici) qui salue l’écrivain qu’il était.

Kenza Sefrioui

Kamel Zoghbani

L’auteur et philosophe tunisien Kamel Zoghbani est décédé à l’âge de 55 ans

L’auteur et philosophe tunisien Kamel Zoghbani (1965-2020) est décédé lundi 14 Septembre, après un soudain arrêt cardiaque. Il avait 55 ans.

Écrivain et militant, Kamel Zoghbani était une figure majeure de la littérature tunisienne post 2011. Il était particulièrement connu pour son roman في انتظار الحياة (En Attendant la vie, 2010) qui avait remporté le prestigieux prix Comar d’or, et pour son ouvrage ماكينة السعادة (La machine du bonheur, 2016) qui lui avait valu le Prix Béchir Khraief du roman à la Foire internationale du livre de Tunis en 2017.

 

Selon Kamel Riahi, Zoghbani a représenté un nouveau souffle du roman tunisien en « résolvant la difficile équation entre succès populaire et qualité artistique ». Le critique Jalloul Azzouna écrivit ceci à propos de l’œuvre de Zoghbani : « Pendant dix ans j’ai lu des dizaines de romans. Mais deux d’entre eux m’ont semblé véritablement singuliers : En Attendant la vie  de Kamel Zoghbani et La boussole de Sidi Enna de Salem Labbene. »

Zoghbani, qui était professeur de philosophie à l’Université tunisienne, est aussi l’auteur de travaux académiques et d’essais philosophiques.

Selon Saudi 24 News, Zoghbani croyait que « l’acte créatif est en lui-même une révolution et une résistance ». Il avait refusé des postes de pouvoir, expliquant : « Je ne pourrais jamais être ministre de la culture car je supporte pas les fonctions d’autorité et n’aime pas les sièges

Ses lecteurs et son éditeur Dar al-Tanweer lui ont rendu hommage en ligne.

Traduction de Capucine Froment

 

16 septembre 2020