Poésie, récit, traductions… la troisième livraison de la revue Apulée consacre son numéro annuel à la guerre et à la paix. Syrie, Liban, Gaza, Sri Lanka, Karabakh… les territoires de la guerre sont multiples, et les voix pour la dire fortes et sans concession. Depuis Homère, et la colère d’Achille. Au sommaire de ces splendides 450 pages, on retient le dossier consacré aux poètes syriens Imad Al Dine Moussa, Khouloud Al Zghayare, Maha Becker, Tammam Tellawi et Omar Youssef Souleimane, celui sur Albert Camus intitulé « Terrorisme et vérité », celui sur Frantz Fanon, « Pour résister ». Et parmi les signatures, Patrick Chamoiseau, Michel Le Bris, Nazim Hikmet, Vénus Khoury-Ghata, Salah Stétié… Résistance, [Lire la suite]
C’est un travail de fond qu’ont mené les chercheuses Olivia LaVecchia et Stacy Mitchell. Dans Amazon, cette inexorable machine de guerre qui étrangle la concurrence, dégrade le travail et menace nos centres-villes, qui a été traduit en français par le Syndicat de la librairie française, les auteurs brossent un tableau accablant. « Dans cinq ans, le cinquième de la distribution américaine (3,6 mille milliards de dollars) aura basculé en ligne et Amazon s’en attribuera les deux tiers. » En situation de quasi monopole, Amazon a pris le contrôle des mécanismes sous-jacents de l’économie et dicte sa loi. Celle de la destruction d’emplois, de la précarité de sous-traitant employés dans des conditions infernales et [Lire la suite]
Les livres universitaires, « des livres invendables et illisibles, édités à compte de laboratoire, qui allongent le CV de leurs auteurs, le métrage des bibliothèques et la culpabilité des étudiants à qui on fourgue des bibliographies qu’ils ne lisent pas » ? À ce résumé provocateur d’un enseignant, la table ronde qui a eu lieu à Livre Paris le 19 mars 2018 proposait des pistes pour faire le point sur l’état des lieux du genre à l’heure du numérique. Coût, nouveaux modèles, comment renouveler les presses universitaires ? Et comment faire du numérique une opportunité pour ces ouvrages ? Le bilan et les avis de cinq spécialistes. Cédric Michon, directeur des Presses Universitaires de [Lire la suite]
En même temps que Livre Paris, s’est tenu au Palais de la Femme à Paris le Salon de l’Autre livre, organisée par l’association internationale d’éditeurs indépendants du même nom. Du 16 au 18 mars, l’Autre livre a donc été le off de la grande manifestation commerciale qui se tenait Porte de Versailles, pour faire entendre « une autre logique que celle de la marchandisation ». Les explications et le plaidoyer d’Alain Gorius, président de l’Autre livre, pour une politique en faveur de l’édition indépendante. Propos recueillis par Kenza Sefrioui
Freemuse vient de publier son rapport annuel sur la liberté d’expression créative. L’ONG, qui s’est basée sur l’étude de 553 cas de violations signalés dans 18 pays, s’inquiète de l’émergence d’une culture mondiale visant à faire taire les artistes qui dérangent ou vont à l’encontre d’un certain ordre moral. En 2017, 48 artistes ont purgé des peines qui totalisaient plus de 188 ans de prison. 70 % des atteintes aux femmes artistes étaient motivées par l’accusation d’ « indécence ». Au Maroc, Freemuse souligne le poids des « lignes rouges » et revient, entre autres, sur l’exil du rappeur Lhaqed, alias Mouad Belghouat, en Belgique, sur l’interdiction de Much Loved de Nabil Ayouch et [Lire la suite]